Friday 26 November 2010

IDFA, une édition engagée

Le rideau est levé sur la 23ème édition du IDFA, le festival le plus important au monde dédié au documentaire. Cette année l’évènement se tient dans une atmosphère très particulière sous le poids de la politique et des conséquences de la crise économique qui pèsent encore sur la culture et plus particulièrement sur le cinéma. Cependant, la richesse des sujets et l’affluence des spectateurs et des professionnels venus des quatre coins du monde n’a pas manqué au rendez-vous.
Dès le coup d’envoie, la couleur a été annoncée. L’édition 2010 du festival international du documentaire d’Amsterdam s’est placée sous le signe de la résistance des artistes contre les politiques. Partout en Europe, les gouvernements ne jurent que par les coupes budgétaires qui visent directement et en premier temps les institutions et les projets culturels. Les artistes répliquent en manifestant dans les rues et ne manque une occasion publique pour dénoncer ces mesures contre l’art et la culture au profit des finances et des affaires.
Les organisateurs de l’IDFA se sont inscrits dans cette même mouvance et ont lancé le “ruban doré” comme signe de contestation contre les coupes budgétaires culturelles. Dès l’ouverture une invitation fut lancée aux festivaliers de se rendre à un rassemblement public devant le plus grand théâtre des Pays-Bas à Amsterdam. Dimanche sur la place il y a eu plus de 700 mille manifestants contre la politique libérale qui a pris les reines du pouvoir depuis les dernières élections.
Cet activisme n’est pas étrange au festival. Le documentaire est un genre essentiellement engagé. Il est presque naturel que le festival qui lui est dédié donne l’exemple dans la défense de la culture. L’engagement se voit aussi dans la variété et la pertinence des sujets traités. Là encore le signe est donné dès le premier jour. Le public pouvait voir des films venant des pays les plus exposés à aux catastrophes les plus terribles: les génocides au Rwanda, la guerre civile au Congo, l’impasse du Sahara Occidental, les bidonvilles de l’Afrique du Sud, la vie en Afghanistan, un pays ou règne le chaos,…
Tant de films viennent accompagner le film d’ouverture, Place au milieu des étoiles du hollandais Leonard Retel Helmrich. Dans ce troisième volet de sa trilogie le documentariste continue d’explorer la vie des petites gens dans les bas fonds de Jakarta (Indonésie). On dirait qu’un mot d’ordre réunissait tous les documentaristes participant à cette édition toutes sections confondues. Tous partent à la recherche de ce qui pourrait encore relever de l’humain au sens profond du terme. Et tous semblent s’ériger contre une force impitoyable et indescriptible qui cherche à vider le monde de toute son âme et de ses valeurs fondamentales.
Dans ce sens ce festival se présente comme un rempart de culture et d’humanisme qui sont souvent une monnaie qui n’a plus de change de nos jours.

La critique de cinéma, cet acte de résistance.

Elle est certes, et tout simplement, magistrale l’intervention toute récente de Jean-Michel Frodon au sujet de la critique de cinéma. Dans un article paru sur www.slate.fr il revenait sur les discussions qui ont lieu un peu partout au sujet de la situation de la critique de cinéma. Après avoir démontre qu’il s’agit dans l’ensemble d’un faux débat, il rappelle le fondement de l’acte critique comme participant essentiellement d’un effort de créativité. Il n’en reste pas moins vrai que cet article a le défaut qu’ont toutes les grandes réflexions à portée universelle ; celui de manquer un peu de nuance.
Dans cet article d’une clarté impressionnante le critique français fait en effet une mise au point extrêmement lucide sur l’état de la critique et présente une synthèse des discussions qui ont lieu depuis quelques temps sur le danger qu’elle courrait. Partant d’un jeu de mots comme il a l’habitude de faire, le critique français met le doigt sur une question fondamentale, ou plutôt un contre-sens très fréquent, celui de l’utilité de la critique comme pratique. Le titre de l’article, sous la forme interrogative « A quoi sert la critique de cinéma ? », est en fait a prendre avec beaucoup de précaution. En fait le fond de l’article est de remettre en question cette idée faussement évidente que la critique est une activité pragmatique, en tout cas elle ne le serait pas du tout en termes concrets.
Dans la première partie du texte, le critique démonte le mécanisme par lequel la critique est ramenée a une pratique au service de quelque chose d’autre qu’elle-même. Il en dénombre nommément quatre domaines ; celui du marché et du commerce, celui des loisir et de l’Entertainment, celui de la presse et de l’information et celui de la recherche et de l’enseignement. Quatre domaines ou la critique est utilisée, voire asservie a des fins qui la dépassent. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle sujette a des pratiques condamnables. Sinon ce serait trop facile.
Nulle doute que le monsieur a raison et que l’analyse qu’il fait est d’une pertinence évidente, ou presque. Plus encore, il admet que cette exploitation de la critique est bénéfique pour le cinéma. Il n’hésite pas a défendre la dimension nécessairement lucrative du cinéma : « Soyons clairs, écrit-il, l’objectif de tous ces gens est légitime, ils défendent leurs intérêts, et si on aime le cinéma, on souhaite que ce soit aussi un secteur prospère…. ». En cela il reste un parfait disciple de Max Ophuls qui regrettait que le cinéma soit une industrie et dire qu’il aurait pu être un art.
Poussant plus loin la réflexion, l’auteur de l’article met le doigt sur le rôle fondamentale et plus profond encore de la critique dans le développement de ce que nous pourrions appeler la « culture de l’image ». A ce titre il s’élève contre l’idée très fausse qu’internet constitue une menace quelconque pour la critique. Car selon lui, « … et c’est le plus important, la critique construit un environnement autour des films. » Cet environnement est social lorsqu’ il s’agit des loisirs. Il a trait a l’information et a la communication au sens technique des que le journalisme s’en empare. Il est enfin académique et cognitif a partir du moment ou il fait partie des programme de formation et / ou de recherche scientifique.
Il y a cependant un « Mais ». S’il est vrai que les différentes « utilisations » de la critique et/ou du cinéma sont légitimes, Il y a tout de même une ligne rouge : tout sauf la marchandisation ou la marginalisation du film. Le pire est cette approche qui réduirait « … les films à une seule de leur fonction, celle de produits de consommation …». L’autre approche qui n’en est pas moins condamnable est de faire du film « … une pièce d’un dossier (sur la pollution, le malaise des adolescents, un épisode de la guerre) ou comme symptôme de l’inconscient sociétal.» comme font les journalistes. L’autre enfin est celle de considérer les films comme une matière a étudier (dans la perspective académique tout est sujet de savoir) sans prendre en considération la spécificité du cinéma comme art.
Justement, la critique devrait avoir comme cheval de bataille la défense de cette dimension : un film est d’ abord une œuvre d’art. Pour cela le critique français revient à l’origine de la critique comme acte intellectuel, et nécessairement français. Il ‘évoque en effet les deux père de la critique d’art : Diderot et Baudelaire pour rappeler l’idée fondamentale que : « La critique est une activité fondée sur le fait qu’elle concerne un type d’objets particulier, qui appartient à la catégorie des œuvres d’art.».
Une affirmation aussi catégorique n’est pas exempte de doute. La définition de ce qu’est une œuvre d’art reste d’un complexité telle que seule le concept d’ouverture emprunte au sémiologue italien Umberto Eco, est capable d’être d’un certain secours théorique. Le concept d’ouverture vient répondre au souci de résister à toute tentation de réduire le film a quelque chose qui lui est extérieure. Le critique doit avoir une approche exponentielle du film dans le sens ou, au lieu de limiter sa signification doit éviter de la démystifier, et par contre, l’enrichir en respectant son ouverture et son mystère. En un mot, le critique ne doit pas chercher a donner un sens a l’œuvre mais a s’inscrire dans un processus de collaboration lui permettant de tendre vers non pas vers le sens d’ une œuvre mais vers « La promesse d’une œuvre».
Tout ceci est cohérent. Monsieur Frodon reste un critique de renommée internationale, et il reste surtout français. L’argumentation qu’il propose est valable pour d’ abord pour le contexte français. Elle est aussi valable pour le monde entier. Mais quel monde ? Celui ou il y a du cinéma, celui ou le film a une vie comme elle se doit. La critique a laquelle il réfère est celle qui est pratiquée dans un contexte « normal ». Or, la norme quand il s’agit de l’environnement culturel dans lequel un film peut être produit et consomme n’est en fin de compte que celle du Nord.
La réflexion du critique français est universelle. Elle a donc ce défaut, nécessaire à toute réflexion universelle, de ne pas verser dans la considération de certaine nuance. Jean-Michel Frodon, critique français ne peut réfléchir en dehors du contexte de sa société, du contexte économique et culturel dans lequel il évolue. Dans ce sens on pourrait lui reprocher un certain égocentrisme, ou eurocentrisme.
Du reste, la pertinence de sa réflexion est tel qu’elle pourrait se détacher de tout contexte mais cela reste très relatif. L’idée qu’il développe s’appliquerait bien à un contexte effectif ou le film a une vie « normale ». Elle pourrait s’appliquer aussi à un monde potentiel ou le film aurait cette vie qui permettrait à une activité critique d’exister et de se développer.
Ce que cette réflexion n’envisage pas c’est un monde ou le film n’a pas cette vitalité nécessaire pour qu’une critique existe ait un rôle quelconque. Comment un critique africain ou arabe pourrait s’inscrire dans cette posture d’ouverture sur « La promesse d’une œuvre ». Ce concept suppose une œuvre qui existerait déjà et à travers laquelle le critique en intellectuel nourrit une attente. Nous sommes dans un contexte amputé de cette condition d’existence de l’attente meme. Ne sommes-nous pas dans un contexte ou tout effort de distinction entre ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas n’a aucun sens.
La perspective exponentielle dont on parlait plus haut, en fonction de laquelle le critique participe de l’enrichissement de l’œuvre, ne peut avoir de sens que dans un environnement culturel propice. De même, le principe de la distinction de cet objet culturel particulier de la somme des produits de consommation, ne peut exister que dans un monde ou la production de ces deux types de produits est possible. Or, nos cinématographies, dites du Sud, sont dans une indigence telle que la question de toute distinction devient absurde et secondaire par rapport à celle plus primordiale de l’existence en soi.
La question se poserait donc pour la critique elle-même. Son existence est organiquement tributaire de celle de la matière a laquelle elle s’applique. Exception faite de quelques sociétés (Egypte, Inde, Nigeria, Afrique du Sud, et relativement le Maroc) ou la production est existante en quantité nécessaire pour offrir des conditions d’existence suffisantes pour qu’une pratique de la critique soit possible, la possibilité d’acte intellectuel tel qu’il est décrit par Jean-Michel Frodon reste de l’ordre du fantasme ou de la schizophrénie.
Face a cette indigence, le critique est condamné a se projeté dans un monde qui n’en est pas un ou qui est une pure construction complexe faite d’un ensemble flou de frustration et de tension. Ses films sont si fragiles ou du moins si peu nombreux que le mécanisme de comparaison nécessaire à la pratique saine de la critique est faussé ou impossible. Face a ce vide, a ce manque d’appuie mental et intellectuel, le critique se refugie dans une image « autre » faite par/et dans des sociétés lointaines. Dans les deux cas, il se projette dans un monde qui n’est pas le sien. De fait il est pris entre deux vides. Mais de cela, monsieur Jean-Michel Frodon ne dit pas un clou.
Est-ce autant pour dire que sous nos cieux la critique est condamnée ? Contrairement a la tendance générale qui estime que le développement des medias et des nouvelles technologie de la communication constitue une menace sérieuse pour la critique de cinéma, l’idée de Frodon est que la critique a plus que jamais sa place et son rôle. Et cela n’est pas applicable à un monde sans l’être au reste de l’univers. La critique de cinéma est un acte de résistance par lequel l’Art est défendu contre le progrès technologique corrupteur et contre les effets néfastes de la géo-économie qui pèse de tout son poids sur les sociétés les plus fragiles menaçant de les priver du moindre droit a la pensée.

Deux documentaires tunisiens au rendez-vous


Deux cinéastes tunisiens, Hichem ben Ammar et Kaouthar ben Hania, participent depuis quelques jours au Festival International du Documentaire d’Amsterdam (IDFA). Il n’est pas si facile, encore moins fréquent, de voir nos cinéastes participer à des festivals de haut niveau. Les raisons sont loin d’être évoquées en quelques lignes. Toujours est-il cette participation mérite amplement d’être mise en valeur.
Hichem ben Ammar est un vieux routier de la cinéphilie tunisienne. Il vient de la critique de cinéma. Ancien président de l’Association Tunisienne pour la Promotion de la critique Cinématographique, il a choisi avec entêtement de se vouer au documentaire. Il réalise, produit et même il en organise un festival. Tout ceci s’inscrit dans une démarche cohérente.
Kaouthar ben Hania vient aussi du milieu associatif. Elle est issue de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs d’où venait aussi Hichem ben Ammar. C’est là qu’elle fait ces premières armes avant de suivre une formation académique à Tunis puis en France. Elle aussi s’est très tôt engagée sur la voie du documentaire en tant directrice artistique de Doc à Tunis. Après avoir fait quelques courts métrages. Là elle passe à une vitesse supérieure.
Les deux cinéaste se retrouvent dans l’un des, si ce n’est Le, plus grand festival de documentaire au monde. Ben Ammar vient présenter Un Conte de faits dans une section parallèle du festival, l’antichambre de la sélection officielle ; l’autre est en lice pour le prix de la première œuvre avec Les Imams vont à l’école. Le premier est une pure production locale, tunisienne ; le second, une Coproduction franco-imaratie, est présenté comme un film français. Pourtant, si les deux films ont pu avoir cette visibilité c’est qu’il relèvent en un sens, le pari de l’universalisme tout en restant poche de l’environnement réel dans lequel les films sont faits.
Hichem ben Ammar, depuis ses premiers documentaires avait rompu avec deux fardeau du genre sous nos cieux : la folklorisme et le misérabilisme. Par son style et par le choix de ses sujets, il se situe dans la modernité la plus évidente. Son nouveau film s’inscrit dans cette continuité. Ce qui arrive à Anas, le jeune musicien prodigieux, pourrait arriver à n’importe quel enfant dans le monde. C’est pourquoi, il est confronté au challenge de se mettre au niveau de n’importe quel jeune du monde en rejoignant l’école londonienne de musique qui est effectivement ouverte à tout les jeunes du monde. Mais c’est aussi le défi du père d’Anas qui s’accroche à son droit de donner à son fils toutes ses chances.
Comme Anas se réclamant de toute la musique du monde, le réalisateur se pose comme défi de prendre sa place sur la scène du documentaire la plus en vue au monde. Le film est passé auparavant et entre autre au festival de Milan qui est destiné aux cinématographie du Sud. La sélection à IDFA vient confirmer le droit à l’ambition universelle. Le prix est simple, rigueur et confiance en soi.
Kouthar ben Hania est aussi fidèle à son contexte. Pour elle c’est sa condition d’émigrée en France qui l’inspire. A l’ère du clash des civilisations, à l’ère de la question problématique de l’intégration et de l’éveil des débats identitaires, la jeune réalisatrice est interpellée par l’une des mesures prise dans le cadre de la nouvelle politique de l’émigration en France : la formation des Imams et aumôniers musulmans. Avec Humour, Ben Hania, montre comment un phénomène est pris avec légèreté finit par touché des valeurs fondamentales de la démocratie et des droits de l’hommes dans le pays de la République. Même si le film se veut trop démonstratif et l’argumentation manque de force intellectuelle et verse très peu dans la nuance (il y a chez la cinéaste une volonté de faire un acte politique plus qu’un acte de pensée) l’engagement de la cinéaste impose le respect. Et quoi de plus respectueux que d’être dans une telle compétition.
C’est la consécration d’une démarche honnête, intellectuellement parlant. Par son film, Ben Hania se prend position entre sa culture d’origine d’une part, et le débat très actuel qui anime, souvent avec passion d’ailleurs, les sociétés d’Europe. C’est un challenge de taille que de vouloir prendre part à un débat aussi complexe et aussi exigent que celui de la cohabitation des cultures et des religions.
Voilà ce un peu qui se passe avec ces deux cinéastes de deux générations différentes. En fait il vaut mieux être positif et parler plutôt des raisons qui rendent ce type de présence sur la scène internationale possible. Le secret, semble-t-il, réside dans la conviction qu’il faut avoir une certaine rigueur dans le travail doublée d’une profonde conscience du fait que le cinéma est à la porté de tous pourvu qu’y met l’énergie nécessaire. Mais pour cela il faut être exigent avec soi-même et prendre son travail de cinéaste au sérieux pour avoir cette confiance en soi et de-là se dire : moi aussi j’ai ma place et en toute légitimité.

Sunday 14 November 2010

JCC; the lost vocation


Every two years a special event takes place in Tunis (Tunisia) since 1966. It is called Carthage Film Days. This year the 23rd edition was held from October the 23rd to 31st and there was somehow a bad feeling of a lost vocation of the event. One could notice obviously and regrettably.
This film festival was created by African pioneers in the sixty’s. One of them, M. Tahar Cheriaa made his last appearance one evening during the festival when an association called Cultural association Africa-Mediterranée decided to give him a tribute. Few days later we knew that he passed away. The festival missed even to say good bye in a proper way to his founder and creator.
It seems, after the death of Henry Duparc (Ivory Coast) Sembene Ousmane (Senegal), Sotigui Kouyaté (Mali), that a generation is disappearing. The worse is that a spirit and a kind of ideas are also going away.
As in every edition and according to the philosophy of the festival, Cartage Film Days should be a festival with a special focus on two cultural branches of Tunisian identity : African and Arab cinema. Unfortunately, one could notice the obvious tendency of the directors to focus more and more on the Arab part.
The festival is then less colored, let’s say. Going around in the festival areas you could hardly meet black African professionals. Their numbers during the last editions is getting smaller and smaller. This means a lot.
Those who remember the eighty’s could witness this regression. Film lovers remember with nostalgia the first price of this festival for ever (the golden Tanit) when Sembene Ousmane participated at the first afro-arab competition here in Tunis in 1966.
The eighty’s where the years where professionals from the north of Africa and from the sub-Saharan area could meet in the hotels of the Tunisian capital and talk about the ways to promote their image, and to fight together against the imperialist image of the north.
Something is lost. This is the terrible conclusion one could make.
The program contains in fact films from both regions, in all sections. But there is no balance at all. As a matter of fact only three black countries where represented in the official competition of features: South Africa with State of violence by Khalo Matabene and Shirley Adams by Olivier Hermanus, Uganda with Imani by Caroline Kamya, and Kenya with Soul Boy by Hawa Essuman. This focal competition contains fourteen films.
As for the rest we notice the presence of big production countries like South Africa and Egypt with two features each in the competition and the organizing country, Tunisia, with three films. Clearly the festival looks more to the north, or the east but surely less to the south.
The screening the A screaming Man by Chadian film maker Mahamet-Saleh Haroun in the opening ceremony, is supposed to be a nice alibi for the organizers to compensate the deficient balance of the official selection, and the partisan prejudiced vision of this edition.
The tribute to Malian actor Sotigui Kouyaté could not help neither. His program was one among five others dedicated to Arab and North African artists : Rachid Bouchared (Algeria), Hyam Abbas (Palestine), Ghassan Salahab (Liban), Atyat Abnoudi (Egypt).
Of course when you make this kind of statement, you can’t be surprised by the final result. Generally the awards are depending of the quality of the selection. In addition to that, it seems that the jury of the 23rd edition of the Carthage Film Days, headed by Haitian film maker Raoul Peck, was coherent with the general atmosphere of the festival.
The three main awards went to Microphone by Ahmad Abdalla (Egypt) Golden Tanit, Voyage to Algers by Brahim Bahloul (Algeria) Silver Tanit and The Mosque by Daoud Aouled Syad (Maroc). It would have been better to dedicate this edition to North African cinema, then.
Never by the past, and during more than forty years, was the northern absurd orientation so heavily noticed.
Once upon a time, Africa was united around film culture and industry. It seems that this was a dream like a lot of other things. Carthage Film Days had even a twin brother, the fespaco, in Ouagadougou. It seems also that things are going to the other direction and North African cinema is no more considered really as part of African image. The next edition is announced for the end of February. Let’s wait and see.