Publié le 16/05/2014 sur www.africine.org
C'était hier que le rideau a été levé sur la soixante-seizième édition du festival de Cannes. J'arrive en retard donc. Une journée de retard à Cannes cela signifie que j'ai raté beaucoup de choses. Il s'agit moins de l'ouverture officielle qui pour les critiques n'est pas d'un grand intérêt, mais c'est le démarrage d'une fête où le cinéma est célébré à plusieurs niveaux.
C'était hier que le rideau a été levé sur la soixante-seizième édition du festival de Cannes. J'arrive en retard donc. Une journée de retard à Cannes cela signifie que j'ai raté beaucoup de choses. Il s'agit moins de l'ouverture officielle qui pour les critiques n'est pas d'un grand intérêt, mais c'est le démarrage d'une fête où le cinéma est célébré à plusieurs niveaux.
De ce point de vue Cannes reste fidèle à sa réputation.
Un jour seulement et les passions sont déjà déchainées. La principauté de
Monaco décline l'invitation d'assister à l'ouverture avec un film sur la mère
du prince Albert et icone d’Hollywood, Grace Kelly. Il parait en effet que cela
ne valait pas le déplacement à lire les premiers reportages. Il parait même que
Timbuktu la princesse du désert malien aurait volé la
star à Nicole Kidman, voire même à Grace Kelly. Plus encore, c'est l'Afrique
qui marque particulièrement le début de cette édition 2014 de Cannes. Les deux
premiers jours voient passer presque toute la participation africaine : à
côté de Timbuktu, Fla (pour Faire : l'amour) du
Haïtien Djinn Carrénard ouvre la Semaine de la Crititque, Run, le
premier long-métrage du franco-ivoirien Philippe Lacôte est présenté dans Un
Certain Regard. Ceci pour ne mentionner que les films les plus en vue et qui
font déjà jaser.
Sur mon chemin vers Cannes, et dans les
corridors des aéroports, je ne peux m'empêcher de feuilleter la presse
internationale pour m'enquérir, en avant-gout, des faits cannois. Quand on lit
par exemple au sujet de Timbuktu : And what better way to start a festival than
that? soulignant que la vraie ouverture de Cannes cette année était officiellement
Grace Kelly, mais pour les cinéphiles, ce sera Timbuktu, on regrette plus que
jamais de ne pas être arrivé à temps. Du coup je ferme les yeux et je vois un
grand homme sentant le désert malien monter sur la scène du palais des
festivals pour recevoir l'un des prestigieux prix cannois. Il prendrait ainsi
la relève d'Abdellatif Kechiche et avant celui-ci Mahamet Saleh Haroun, et il y
a longtemps avant eux Youcef Chahine et Mohammed Lakhdar Hamina.
Mais
je lis encore d'autres choses alors que je suis coincé dans la zone de transit.
Un autre son de cliché semble relativiser la qualité du film de Sissako. Il Est
accusé de faire du drame malien un fonds de commerce et un plat à servir aux
occidentaux qui financent son film. Ce n'est pas l'idée que j'ai du réalisateur
de Bamako et En attendant le bonheur. J'ai peur de la déception.
Chaque
année je suis très impatient de me rendre à Cannes. Mais là mon impatience est
sans limites. J'ai hâte d'arriver, je prendrai le train en marche hélas, mais
je me rattraperai. Timbuktu repasse demain en la fameuse séance de rattrapage.
A demain donc, je vous en dirai alors un peu plus.
http://www.africine.org/?menu=art&no=12230
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