Monday 6 October 2008

Anna Magniani, La Mamma


Après la VHS, le DVD a encore plus révolutionné le monde de l’image. Nulle n’ose aujourd’hui remettre cette vérité en question. C’est surtout le plaisir de redécouvrir les chefs-d’œuvre qui rend ce nouveau support incontournable. C’est l’idée à laquelle on ne peut échapper face à une édition spéciale de deux disques consacrés par la collection « Home Screen » à deux monuments de l’histoire du cinéma : Luchino Visconti avec Bellisima et Pier Paolo Pasolini avec Mamma Roma
Les deux films ont plus d’un point commun. Outre la place de choix qu’il ont dans l’édifice du néoréalisme, du reste évidente, c’est aussi la figure d’Anna Magniani, superbe et toujours impassible à l’effet du temps. S’il y a une actrice qui a bien porté tout un courant cinématographique sur les trait les plus fins de son visage et marqué à jamais la mémoire des cinéphiles, ce sera sans conteste cette brune italienne.
Dans les deux films Anna Magniani incarne la figure mythique de l’Italie. La « Mamma italiana » lui colle à la peau. Dans Mamma Roma, elle est une prostituée reconvertie qui mène un combat sans merci pour retrouver son fils qu’elle avait abandonné dans une pension. Dans Bellisima, elle fait des mains et des pieds pour que sa fille soit retenu dans un casting. Les deux génie du cinéma mettent en scène, le cliché le plus répondu sur la société italienne, mais leur brio leur sert pour nous laisser deux œuvres majeures du réalisme.
A quarante ou cinquante années après, Bellisima date de 1952, Mamma Roma de 1962, les films ne vieillissent pas. Les deux auteurs restent deux références incontournable dans la peinture des petites gens, qui se battent pour la survie ou pour le rêve. Ces deux films du début de la période du néoréalisme, il s’agit du deuxième film pour chacun des deux réalisateurs, sont deux cas d’école. Cette édition, outre le plaisir et la jouissance cinéphilique, donne l’exemple d’un cinéma qui fera partie du patrimoine humain.

Hassouna Mansouri

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