Le rideau est levé sur la 23ème édition du IDFA, le festival le plus important au monde dédié au documentaire. Cette année l’évènement se tient dans une atmosphère très particulière sous le poids de la politique et des conséquences de la crise économique qui pèsent encore sur la culture et plus particulièrement sur le cinéma. Cependant, la richesse des sujets et l’affluence des spectateurs et des professionnels venus des quatre coins du monde n’a pas manqué au rendez-vous.
Dès le coup d’envoie, la couleur a été annoncée. L’édition 2010 du festival international du documentaire d’Amsterdam s’est placée sous le signe de la résistance des artistes contre les politiques. Partout en Europe, les gouvernements ne jurent que par les coupes budgétaires qui visent directement et en premier temps les institutions et les projets culturels. Les artistes répliquent en manifestant dans les rues et ne manque une occasion publique pour dénoncer ces mesures contre l’art et la culture au profit des finances et des affaires.
Les organisateurs de l’IDFA se sont inscrits dans cette même mouvance et ont lancé le “ruban doré” comme signe de contestation contre les coupes budgétaires culturelles. Dès l’ouverture une invitation fut lancée aux festivaliers de se rendre à un rassemblement public devant le plus grand théâtre des Pays-Bas à Amsterdam. Dimanche sur la place il y a eu plus de 700 mille manifestants contre la politique libérale qui a pris les reines du pouvoir depuis les dernières élections.
Cet activisme n’est pas étrange au festival. Le documentaire est un genre essentiellement engagé. Il est presque naturel que le festival qui lui est dédié donne l’exemple dans la défense de la culture. L’engagement se voit aussi dans la variété et la pertinence des sujets traités. Là encore le signe est donné dès le premier jour. Le public pouvait voir des films venant des pays les plus exposés à aux catastrophes les plus terribles: les génocides au Rwanda, la guerre civile au Congo, l’impasse du Sahara Occidental, les bidonvilles de l’Afrique du Sud, la vie en Afghanistan, un pays ou règne le chaos,…
Tant de films viennent accompagner le film d’ouverture, Place au milieu des étoiles du hollandais Leonard Retel Helmrich. Dans ce troisième volet de sa trilogie le documentariste continue d’explorer la vie des petites gens dans les bas fonds de Jakarta (Indonésie). On dirait qu’un mot d’ordre réunissait tous les documentaristes participant à cette édition toutes sections confondues. Tous partent à la recherche de ce qui pourrait encore relever de l’humain au sens profond du terme. Et tous semblent s’ériger contre une force impitoyable et indescriptible qui cherche à vider le monde de toute son âme et de ses valeurs fondamentales.
Dans ce sens ce festival se présente comme un rempart de culture et d’humanisme qui sont souvent une monnaie qui n’a plus de change de nos jours.
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