Écrire un livre sur le cinéma africain, tout comme faire un film en Afrique, est un acte dont le sens est d’emblée l’objet d’un grand point d’interrogation. Quel sens pourrait-il avoir dans un contexte où l’image se fait presque absente : une production indigente à un rythme de plus en plus ralenti, une distribution quasi-absente et un parc de salles réduit bientôt à zéro, une jeunesse sans appui structurel, sans points de repères et donc sans idées ? Lorsque le besoin premier s’exprime en termes de survie, lorsque les premières choses auxquelles on pense sont : se nourrir, se soigner, s’instruire…, investir dans l’Art, et sur tout dans un art aussi coûteux comme le cinéma, ou encore un art « inutile » comme l’écriture devient un luxe que les Africains ne peuvent ou ne doivent se permettre. Cela reste l’apanage du club des riches.
La cause du cinéma africain est-elle donc à ce point perdue ? L’existence de ce livre en soi devrait apporter quelques nuances. Les auteurs à qui le critique veut donner un peu de visibilité participent de cette résistance pour une image qui, si rien n’est fait, sera à jamais confisquée. En disparaissant, ce n’est pas seulement un continent qui sera tu, mais c’est le Monde entier qui sera amputé d’une partie de son imaginaire.
Titre : L’Image confisquée ; le cinéma du Sud ce Cinéma (de) subalterne.
Auteur : Hassouna Mansouri
Editeur : Depuis le Sud, Amsterdam (http://vanuithetzuiden.blogspot.com)
Année : 2010
ISBN : 978-90-9025819-5
Distributeur : Sillat Media, Amsterdam
www.sillatmedia.com
No comments:
Post a Comment