Thursday 13 May 2010

Amalric, tout simplement magistral


Le coup d’envoi du 63ème festival de Cannes a été donné dans une atmosphère de suspense très tendue. Les derniers films de la compétition furent annoncés quelques jours seulement avant l’ouverture. Mais outre le contenu du festival à proprement parler, ce sont les à-côtés de cette édition 2010 qui animent les discussions des festivaliers et font sensation, alors que la fête ne fait à peine que commencer.
Il y a d’abord la nature. Le volcan Islandais s’est encore réveillé à quelques jours du festival inquiétant ceux qui ont l’intention de survoler les continents pour se rendre à la côte d’Azur. Heureusement seule le Nord de l’Espagne est immobilisé en termes de trafic aérien. A quelques jours du festival Nature a frappé aussi plus proche ; des vagues de 10 mètre de la méditerranée se sont abattues contre les plages de la croisière faisant des dégâts chez les restaurateurs les plus renommés. Mais au moment de l’ouverture juste quelques traces insignifiantes de cette agitation non ordinaire se laissaient encore voir.
Il y a ensuite la politique. La polémique autour du cinéaste Iranien Jafar Panahi alimenté l’actualité du festival depuis que les organisateurs avaient annoncé de l’ajouter dans la liste des jurés. Sur la scène de la cérémonie du festival, un siège est resté vide parce que le cinéaste est empêché de se rendre au festival. La deuxième polémique n’a pas non plus manqué de médiatiser encore plus l’actuelle édition. Le boycott officiel du festival par le gouvernement italien à cause la programmation du documentaire sr le séisme de l’Aquila il y a un an n’a aucun effet sur les choix des sélectionneurs. Il semble que l’art a une logique que la politique ne peut comprendre.
Malgré tout cela la sensation reste d’abord cinématographique, à Cannes. Devant le majestueux palais des festivals la foule des professionnels et des curieux était grande comme d’habitude. Les salles sont pleines à craquer pendant les premières projections avant même l’ouverture officielle. Déjà les rues sont pleine d’homme et de femmes qui vous rencontre avec un sourire sollicitant et un carton sur le quel est écrit dans des formes et des couleurs différentes et de toues les fantaisies : « Une invitation pour Robin Hood ». devant le palais, une foule de femmes bien maquillées et habillées pour la fête et des hommes habillés en noires et blanc, le smoking étant de rigueur protocolaire, remplissent la place comme s’ils attendant d’être admis dans une demeure sacrée. En fait ce n’est pas très loin de la vérité.
Les deux films qui ont ouvert le bal cette année sont Robin des Bois de Ridley Scott et Tournée de Mathieu Amalric. Le premier ouvre officiellement le festival ; le second est le premier film de la compétition 2010 à passer devant la paresse. Si l’accueil réservé au premier est plutôt froid, le second a suscité quelque admiration.
Le réalisateur anglais avait suscité beaucoup de d’attente en se proposant de reprendre encore une fois la légende de ce voleur juste qui prenait aux riches pour donner aux pauvres. Pourtant son approche est fondamentalement différente de toutes les autres adaptations précédentes. Il ne raconte pas l’histoire de ce personnage légendaire, mais il remonte au moment ou la légende est née. Le film finit sur la fuite de Robin de Longstride dans les bois après avoir vaincu les français sur les côtes de la Manche. Le film finit donc là où la légende commence.
Quant à l’enfant gâté du cinéma français, il a laissé une impression plutôt positive. Connu comme un excellent acteur surtout dans les rôles tragique ; Mathieu Amalric, est aussi un réalisateur et un bon. Pour son nouveau film dans lequel il interprète le rôle principal, il a choisi de revisiter le monde du show bise. Une troupe de femmes, à la corpulence fellinienne, donne un spectacle burlesque dans les grandes villes françaises. Le producteur, porte un défi et une idée du spectacle. Il s’érige contre le système de l’audiovisuel sans âme et propose une alternative de vie, de sentiments vrais et authentiques. Mais le drame c’est que son alternative est condamnée à rester marginale. C’est pourquoi la troupe ira dans les grandes villes portuaires : La Rochelle, Nantes, Bordeau… Mais n’entrera pas Paris.
Le cinéma français démarre avec une bonne sensation. Le film d’ouverture, une épopée hollywoodienne pas plus, est déjà oubliée et le film est en salles. Le festival a encore d’autres promesses. Et ce ne fut que la première journée, et demain est un autre jour.

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